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Protéger les milieux

Conservation des saules têtards et plantation de boutures

Impossible de protéger une espèce, sans agir aussi sur son habitat.

Avec nos petits moyens associatifs nous essayons de conserver des éléments du paysage qui jouent un rôle clef pour la reproduction de la Chevêche.

Suivant les régions de France, les protecteurs de l'espèce portent leurs efforts sur différentes essences offrant des cavités : les mûriers, les pommiers, les poiriers, les saules…

le choix du saule

Bien que notre secteur d'activité soit voisin de la Normandie (départements de l'Eure et de l'Eure et Loir), les vergers ont presque partout disparu. Seuls subsistent quelques poiriers et pommiers isolés, arbres en sursis, dévorés par le gui.
Nous avons donc opté pour la conservation des saules têtards, ces vénérables monuments de la nature, que l'on trouve encore le long de certains cours d'eau (Vallée de la Vesgre et vallée de la Vaucouleurs).
Ces arbres plus que centenaires offrent des cavités très recherchées par la Chevêche.

1- Conserver les vieux spécimens



Hélas, ils ne sont plus entretenus par les propriétaires depuis  25, 30, 40 ans…les branches montent alors à 15, 20, 25m de hauteur…le poids est énorme en tête de l'arbre…ainsi que la prise au vent…

Ces vieux arbres déséquilibrés, dont le bois est cassant, sont fragilisés : chaque hiver des branches se brisent, entraînent une partie de la tête de l'arbre, des troncs se fendent et les vieux saules dépérissent prématurément.


Nous n'aurions jamais cru qu'il était dans nos possibilités d'intervenir pour les sauver.
Nous avions tout de même en tête l'exemple remarquable, de nos homologues wallon du groupe Noctua, qui depuis des années déjà, retaillaient et entretenaient ces vieux saules

Le spectacle catastrophique laissé par la tempête de décembre 99 : les centaines de pommiers et poiriers abattus ou brisés (les derniers vergers), les branches de saule partout à l'abandon… nous ont dynamisé.
Photos D. Robert : poiriers foudroyés ou  pommiers terrassés par la tempête… par centaines, par milliers,  ces vieux arbres ont connu une fin brutale, dans notre secteur rural des Yvelines. Les derniers vestiges, couverts de gui, non entretenus depuis des dizaines d'années, considérés souvent comme improductifs et sans intérêt… ont été achevés à la tronçonneuse.
Impossible d'être les témoins passifs de cette désolation, sans tenter quelque chose.
Pour les vieux fruitiers, il était trop tard !
Nous nous sommes donc lancés dans " la bataille des saules ".


Chaque hiver depuis janvier 2000, nous proposons nos services aux propriétaires ruraux, souvent des agriculteurs, pour élaguer bénévolement leurs vieux saules.


Objectif premier : conserver les vieux spécimens, par un élagage de régénération.
De quoi s'agit-il ? en fait, de reprendre une taille qui a été abandonnée depuis plusieurs décennies, et qui aurait due être conduite environ tous les 7 à 8 ans, pour conserver à ces arbres un certain équilibre entre grosseur du tronc d'un côté et développement des branches en hauteur de l'autre.
Faute de quoi, les troncs se fendent ou les branches arrachent une partie de la tête de l'arbre, en se brisant sous les coups du vent !
Les fins de chantier d'élagage laissent apparaître des arbres dénudés, jamais très agréables à voir, même lorsque l'on est convaincu de leur plus grande durabilité.
La métamorphose va s'opérer rapidement, au cours des mois et des années suivantes, à raison d'un à un mètre cinquante de pousse par an.
Photos D. Robert :
Coupe en février et reprise dès le printemps suivant, la transformation est étonnante.
Objectif second et complémentaire : avec les branches récoltées, faire des boutures. Replanter de jeunes arbres. et préparer l'avenir,

2- Restaurer l'habitat, planter des boutures.



Les propriétaires ruraux ne replantent plus de jeunes saules, ou tellement rarement. L'avenir de ces arbres est compromis en plaine céréalière.
Les rus ont souvent été recalibrés et rectifiés. Les champs voisins ont été drainés et les collecteurs se déversent dans des fossés sensés évacuer l'eau au plus vite. Il n'est pas facile de trouver des partenaires pour replanter de jeunes arbres le long de ces zones humides.
L'ombre portée de l'arbre sur les cultures, au fil de sa croissance, est considérée comme un manque à gagner par certains  cultivateurs. Les racines des saules pourraient aussi boucher les collecteurs de drains…
Les bons ou mauvais arguments font très souvent obstacle aux plantations nouvelles.

Nous trouvons néanmoins des partenaires de bonne volonté pour replanter des boutures en milieu humide.
Le choix de l'emplacement est important, en bordure de ru ou près d'une mare.
La profondeur de 60 à 80cm doit permettre aux futurs racines d'être en contact toute l'année avec l'eau, surtout au moment des étiages en été (la barre a mine ou la tarière à moteur est indispensable pour faire un avant trou suffisamment profond).
Le taux de reprise est impressionnant, de l'autre de 80%, le saule est un arbre " magique ", qui repart très facilement en milieu humide.
Les échecs sont liés aux été chauds la première année, lorsque l'arbre n'a pas encore eu le temps de développer son réseau racinaire.
Aussi souvent que possible, nous associons les élèves de l'école communale ou du collège à nos chantiers de plantations de boutures, de façon à préparer l'avenir… avec la nouvelle génération.

Se reporter à l'onglet des activités pédagogiques…de terrain.
Des saules et des Chevêches
Des saules et des Chevêches
article revue L'HOMME et L'OISEAU

Dernière mise à jour : dimanche 18 février 2024
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